Histoire & géographie
H I S T O I R E & G É O G R A P H I E
Chronologie
L’intérêt du Phare de Lanvaon est à regarder au travers de plusieurs aspects
incitant à penser qu’il y a là un patrimoine extrêmement intéressant, sinon
exceptionnel :
1 c’est un feu et un amer, ce qui en fait un objet architectural très rare,
au moins sur tout le territoire breton ;
2 le bâtiment a conservé sa fonction jusqu’à aujourd’hui, l’optique est en service,
le support resté en place, caractéristiques précieuses car souvent sur ce patri-
moine ces équipements sont petit à petit retirés, lui ôtant sa substance et sa
signification ;
3 c’est un site très peu remanié, et habité ainsi qu’entretenu jusqu’à une époque
récente (une famille dont les membres portent encore le témoignage oral, ce
qui n’est plus courant) ; les dispositions d’origine sont lisibles ;
4 c’est un ouvrage sur lequel on dispose d’archives abondantes, précises et
concordantes, permettant d’envisager une restauration fidèle, ainsi qu’une
médiation pertinente ;
5 il est un témoignage clé de l’histoire de la signalisation de la navigation dans
l’aber Wrac’h, laquelle regroupe une grande diversité d’architectures dans ce
domaine.
Chronologie sommaire
Août 1843 - Présentation d’un projet de balisage de l’entrée de l’aber Wrac’h
par deux feux (île Wrach, clocher de Plouguerneau) par les ingénieurs des
Ponts et Chaussées.
Novembre 1844 - Croquis additifs à l’installation du fanal dans le clocher de
Plouguerneau.
23 décembre 1844 - Décision préfectorale de faire procéder en régie à
l’installation d’un fanal dans le clocher de l'église de Plouguerneau ; délai
d’installation annoncé à l'époque (lettre n° 1516 du 23 XII de l’ingénieur des
Ponts et Chaussées Le Helloco à l’ingénieur en chef). Le fanal est installé
dans une petit guérite le 15 ao ût 1845.
30 décembre 1854 - Rapport de l’ingénieur Garet sur l'utilité de rapprocher
le fanal de la mer à cause de la mauvaise visibilité du clocher.
8 mars 1866 - Plans d’avant projet pour la construction d’un fanal «en
remplacement de celui existant dans le clocher de Plouguerneau» : plan
général (profils de terrain en coupe, hydrographie).
23 mars 1866 - Rapport des ingénieurs sur l’utilité de la construction d’un
nouveau fanal de signalisation, à Lanvaon, sur le genre d’une maison (5m par
8m) avec un grenier pou y replacer l’équipement alors existant dans le clocher
de l'église (portée 10 milles).
12 mai 1866 - Lettre d’instructions du Préfet à l’ingénieur en chef suite
aux remarques de L. Reynaud ; accord sur emplacement mais demande de
modification du projet pour un ouvrage plus grand (6m de côté, signal à 20m
du sol, soit à 48m au dessus du niveau de la mer).
20 & 25 mars 1867 - Projet définitif, devis, bordereau de prix, avant-métrés,
détail estimatif.
2 mai 1867 - À la demande du ministère, demande de modifications et
soumission pour accord.
Octobre-novembre 1867 - Plans, coupes et élévations du fanal, dessins
d’appareils, devis, bordereau de prix, avant-métrés, détail estimatif.
8 janvier 1868 - Approbation définitive du projet ; peu de temps après :
affiche publiant l’adjudication.
11 avril 1868 - Procès verbal d’adjudication.
8 août 1868 - Courrier de M. Cahen, ingénieur ordinaire, pour travaux
imprévus.
15 mars 1869 - Procès verbal de réception provisoire par M. Cahen; travaux
réalisés par Christophe et Jean-Marie Martin, entrepreneurs à Landerneau
(ils réaliseront également en 1868 la maison phare de Pontusval); feu fixe
rouge de 4ème ordre, catoptrique, 0,29m de focale, combustible : huile
végétale.
14 janvier 1870 - Rapport de l’ingénieur ordinaire sur les dépenses
supplémentaires (fondations plus profondes -5m au lieu de 1- ; enduits au
ciment à l’extérieur mais aussi à l’intérieur en raison de la faible épaisseur
des murs).
6 avril 1871 - Courrier de visite de l’ingénieur ordinaire sur la bonne tenue
des enduits intérieurs en ciment et des peintures silicatées.
1934 - Feu fixe directionnel, focale de 0,29m.
1935 - Nouveau brûleur ; combustible : vapeur de pétrole.
Septembre 1959 - Le haut de la tour (peinte en noir) est repeint en rouge ;
même période : installation d'une salle de bain en rez de chaussée, eau
courante ; remplacement de la porte d’entrée du rez de chaussée et de
la porte de la chambre du feu.
17 mars 1960 - Électrification ; feu fixe scintillant, blanc.
18 juin 1965 - Accord pour l'Installation de l'eau courante.
14 décembre 1973 - Installation de l’aérogénérateur sur une nouvelle lanterne
et feu scintillant blanc, optique de focale 0,10m, portée 13,5 milles (3 éclats
toutes les 12 secondes); même période : aménagements sanitaires et
recouvrements partiels du sol d’origine.
1991 - La dernière famille des gardiens de phare quitte les lieux.
Fin du vingtième siècle - Réfection de la couverture; purge des plafonds de
plâtre en recherche de présence cryptogamique; réparations provisoires sur
l’escalier.
Quatrième trimestre 2019 - Début des travaux de rénovation. (Voir ici.)
À gauche, sur la façade, la dernière pierre ? À droite : sur un côté, un artefact...
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Principaux phares & feux autour du Parc naturel marin d'Iroise
Cliquer sur l'image pour l'agrandir dans une nouvelle fenêtre.
Les gardien(ne)s
1er gardien
Hervé Herry (né le 1er juillet 1819 à Plounéventer)
Du 15 novembre 1868 à décembre 1887,
lorsqu'il prend sa retraite (voir ici). Premier gardien de Lanvaon du jour
de son inauguration jusqu'à la date de sa prise de retraite.
2ème gardien
Michel Le Noret (né le 14 septembre 1844 à Ouessant)
1888.
Entré au service des phares en 1875. Gardien de Lanvaon durant l'année 1888. Après sept ans passés en "enfer" sur le phare d'Ar-Men, de 1881 à 1887, il apprend qu'un agent du phare de Batz doit partir en retraite et demande alors son changement d'affectation à l'ingénieur de Miniac.
Ce dernier accepte, considérant que l'homme est «très usé par son
séjour dans les phares en mer». Il ne restera qu'une année au "paradis".
3ème gardien
Pierre-Jean Fily (né le 14 septembre 1823 à Quimper)
De 1889 à 1898.
Il arrive à Lanvaon à 66 ans après avoir été, entre autres, gardien-chef
du phare du Créac'h sur l' île d'Ouessant. Il vient terminer sa carrière
au "paradis".
4ème gardienne
Maria-Marie Le Borgne (née Fily)
De 1898 à 1934.
Elle succède à son père, Pierre-Jean Fily. Elle est l'épouse du tailleur Alexandre Le Borgne dont l'atelier se situait dans une annexe du phare de Lanvaon. Durant la grande guerre, son mari et ses deux fils sont mobilisés. Elle demeure alors seule dans la tour avec sa jeune fille. Gr âce à elle, la lampe du phare est allumée chaque soir. Pour service rendu, l'adminis-tration des Ponts et Chaussées lui remet, en 1934, la médaille d'honneur des Travaux publics (voir ici).
5ème gardienne
Marie-Françoise Théréné (née Colleter).
Du 15 avril 1934 à 1945.
Elle est l'épouse de Hervé Théréné.
6ème gardienne
Marie-Anne Léon (née Paugam)
Du 1er septembre 1945 au 31 décembre 1960.
Elle est la veuve de François-Joseph Léon, gardien
du phare de l'île Wrac'h, fusillé lors de sa détention
en Allemagne pour avoir, selon les Allemands et visi-
blement sur dénonciation, fait des signaux lumineux
depuis le phare, ainsi que pour détention d'arme (son
fusil de chasse...).
7ème gardien
François (Fañch) Corre (né le 22 juin 1924)
De 1961 à 1980
Il est gardien auxiliaire au phare de l' île Vierge du
1er mai 1945 au 30 avril 1948. Il est en suite envoyé
au phare des Pierres-Noires o ù il officie du 1er mai
au 7 septembre 1948. Malade, il revient à terre et
succède à Marie-Anne Léon le 1er janvier 1961, mais
c'est sa femme qui officie sur la phare, jusqu'en 1980.
8ème gardienne
Marie-Françoise (Soizic) Corre (née Roudaut le 31 août 1929)
Du 1er juillet 1980 à 1991.
Elle est l'épouse de François Corre (d'autres pho-
tos là). Elle officie sur le phare en lieu et place de son
mari François Corre depuis 1961. Elle entre officiel-
lement au service des Phares et Balises le 1ze juillet
1980. Elle quitte le phare en 1991 quand ce dernier
est automatisé. Soizic est celle restée en poste le
plus longtemps sur Lanvaon. À la retraite, toujours
active et jamais loin de sa tour, elle participait à
chaque évènement créé autour du phare par l'asso-
ciation Lanvaon, Elle en était membre d'honneur.
Elle disparaît le 3 novembre 2022.
L'association Plouguerneau d'hier et d'aujourd'hui
l'a interviewée en 2010 (photo par Dominique
Cardinal ci-contre, fichier audio ici).
Le son n'est pas fameux mais le
témoignage très intéressant !
Si vous avez des précisions à apporter, des photos,
des anecdotes éclairantes, merci de nous en faire part ici.
(webmestre@lanvaon.bzh)
Plan du fanal sur le clocher de l'église de Plouguerneau
Phare de Lanvaon
Datant de 1894, vous trouverez ici
la reproduction intégrale du règlement
des agents du service des phares et balises.
Du recrutement à la sanction disciplinaire,
en passant par l'assistance aux naufragés,
ce dossier historique passionnant,
dont une grande partie concerne Lanvaon,
provient du site Phareland.com
Et vous pouvez feuilleter,
en cliquant ci-contre,
le bordereau des prix de l'époque,
documents photographiés
aux Archives départementales
du Finistère.
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pour la voir agrandie.
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